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Pôle Psychiatrique Grandvallier
Rue du 3ème régiment de tirailleurs algériens, 25300 Pontarlier

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Histoire et avenir

L’histoire de l’hôpital de Pontarlier 

Pontarlier, qui fut un relais-étape entre les abbayes de Saint-Bénigne de Dijon et Saint-Maurice d’Agaune (dans le Valais Suisse) fut sans doute doté assez tôt d’une chapelle – voire d’une église – et d’un hôpital dont la première mention écrite n’apparaît pourtant pas avant le XIIe siècle (dans une charte de 1189). Ce premier hôpital aurait été fondé par les sires de Joux et bâti au faubourg Saint-Pierre, à proximité de l’ancienne chapelle Saint-Pierre, entre les deux routes qui conduisaient à Salins et à Besançon. Ce premier hôpital est partiellement détruit le 20 janvier 1639 dans l’incendie du faubourg Saint-Pierre, lors du premier assaut des troupes de Saxe-Weimar (Guerre de Dix Ans).

En attendant la reconstruction d’un bâtiment beaucoup plus modeste (donc insuffisant), qui ne débute pas avant 1651, les malades sont hébergés dans la chapelle. Le 27 janvier 1656 éclate un nouvel incendie qui ravage tout. On reconstruit une nouvelle salle pour recevoir les malades et les passants. Les Ursulines, nouvellement arrivées à Pontarlier, s’occupent des malades. La chapelle est reconstruite sous le vocable de Saint Pierre.

En 1678, la Franche-Comté devient française. L’hôpital s’avère trop petit et il est impossible de l’agrandir à cause de la proximité des maisons et des deux rues qui l’entourent (emplacement de l’actuel hôtel Saint Pierre). Il est donc décidé, en 1684, de construire un nouvel hôpital au faubourg Saint-Étienne. Le 23 novembre 1685 les autorités municipales achètent « la maison du sieur Louis Tavernier au faubourg Saint-Étienne, pour faire l’hôpital ». Le nouvel hôpital, plus grand, et placé sous la protection de Saint Joseph (et non plus de Saint Pierre) est achevé en 1700 selon les plans de l’architecte Jean Richard. En 1702 les anciens bâtiments sont vendus à la famille Beuque. Mais ce nouvel hôpital est à son tour détruit par le grand incendie accidentel de 1736. Il est reconstruit en 1740 sur les plans de l’ingénieur Querret, et, en 1756, il est agrandi par la construction d’un bâtiment supplémentaire ; en 1769, l’hôpital achète l’ancien emplacement de l’église Saint-Étienne (détruite par l’incendie de 1736), de sa cure et de son cimetière, pour permettre son extension ; en 1854, ce nouvel établissement  est exhaussé d’un étage suivant les plans de l’architecte Girod. En 1892, un orphelinat lui est adjoint, grâce au mécénat des frères Cretin, ainsi qu’un asile pour vieillards. Au XXe siècle il est transformé, restructuré et agrandi à plusieurs reprises en fonction des nouvelles exigences hospitalières ; la première maternité y est inaugurée en février 1935 en présence de Monsieur Georges Pernot, député de l’arrondissement de Pontarlier et ministre de la Justice. Les derniers travaux d’extension et de modernisation en font le plus important établissement hospitalier du Haut-Doubs.

Pendant la Première Guerre mondiale, Pontarlier disposait, en plus de l’hôpital Saint-Joseph, appelé hôpital mixte, de 3 hôpitaux supplémentaires, dits hôpitaux militaires auxiliaires : l’hôpital de la Croix Rouge (dit aussi des Dames de France) situé à l’école Saint-Joseph ; l’hôpital auxiliaire Pernod Fils, qui occupait l’ancienne distillerie Pernod (actuellement SOPAD) et l’hôpital auxiliaire des Nouvelles Casernes (actuel groupe scolaire Cordier).

 

Le fonctionnement de l’hôpital

Au XVIIe siècle le service hospitalier était assuré par des religieuses Ursulines assistées d’un hospitalier, à la fois concierge et gardien. En 1700, ce sont deux religieuses hospitalières de l’ordre des Filles de Notre-Dame des Sept Douleurs (congrégation hospitalière issue de Beaune) qui sont détachées de l’hôpital Saint-Jacques de Besançon pour assurer le service hospitalier (et il est stipulé que les jeunes filles de la ville désirant devenir hospitalières seront préférées aux étrangères !). Au début du XVIIIe siècle l’hôpital peut soigner une douzaine de malades, hommes et femmes,  dans une salle commune. Les lits sont séparés par des rideaux. Les matelas sont de paille. On se chauffe à la tourbe, on s’éclaire à l’huile. Dans le jardin, un coin est réservé pour le cimetière des religieuses. Les religieuses hospitalières sont 6 en 1719, puis 8 en 1789, pour s’occuper d’une trentaine de malades répartis en 37 lits en deux salles communes de 16 et 12 places, et quatre chambres particulières de 2 et 3 lits. En 1790, les hospitalières de Besançon doivent quitter l’habit religieux. La mesure ne sera exécutée qu’en septembre 1792 après le décret du 18 août 1792 qui supprime les Communautés hospitalières. Les religieuses laïcisées peuvent continuer d’exercer leurs fonctions mais seulement à titre individuel. Expulsées en 1793 les religieuses sont remplacées par des infirmières  improvisées ! Elles sont rapidement rappelées d’abord pour former le nouveau personnel laïque puis définitivement en 1795. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale elles ont été peu à peu remplacées par du personnel civil. Elles ne sont plus actuellement que trois ou quatre et elles assurent le fonctionnement de la chambre mortuaire.A noter qu’en 1768 la fille de l’entrepreneur qui avait ouvert le chantier de l’hôpital Saint-Joseph, Marie-Barbe Antamatten, originaire de Sion (en Suisse) entre à Pontarlier pour y faire son noviciat ; elle y prend l’habit de religieuse hospitalière le 30 septembre 1771 et rentre à Sion où elle devient la première Supérieure des Sœurs de l’hôpital de Sion.

 

Les chapelles

De la structure primitive, et malgré des transformations successives, l’hôpital a pu conserver la chapelle primitive (XVIIIe siècle),  l’actuelle chapelle, curieuse construction du XIXe siècle à la mode bisantine, réalisée en 1897 ainsi qu’une très riche et très intéressante pharmacie hospitalière du XVIIIe siècle.

La chapelle du XIXe siècle     Il y a effectivement deux chapelles à l’hôpital de Pontarlier : l’une, la plus récente est assez bien connue du public puisqu’elle est régulièrement utilisée pour les offices et par la communauté des religieuses de l’hôpital ; l’autre est beaucoup moins connue puisqu’elle a été intégrée dans les bâtiments administratifs de l’hôpital – tout en gardant sa structure primitive – et qu’elle n’est donc pas accessible au public. Toutes deux sont placées sous le vocable de Saint Joseph. La plus récente est une curieuse construction du XIXe siècle réalisée en 1897 sur les plans de l’architecte E. Bérard. Le plan est tout à fait classique : une sorte de narthex ouvre sur une nef unique prolongée par un chœur en abside ; les colonnes du narthex supportent une tribune qui permettait aux malades du premier étage de suivre les offices ; des baies à vitrail dans le chœur et la nef éclairent l’ensemble. A noter que sous le maître-autel, ont été placées les reliques de Saint Eléodore et de Sainte Aurélie. Mais, c’est moins le plan de cet édifice qui est curieux que son décor, hérité d’une certaine mode orientaliste : colonnes à fût cylindrique et chapiteaux à décors, vitraux à décor de feuillages luxuriants, papyrus, voûte de la nef à ciel étoilé, voûte du chœur avec un Christ d’inspiration byzantine… Les peintures assez foncées du revêtement des murs et des colonnes et un éclairage naturel limité donnent à cette chapelle un aspect intérieur plutôt sombre et le contraste est violent avec le couloir de circulation très éclairé sur laquelle elle ouvre. Ce passage de la lumière à une certaine pénombre n’est peut-être pas le fruit du hasard mais sans doute celui de la volonté de l’architecte de bien marquer le passage  : passage d’un monde à l’autre, du monde du travail, agité, à celui du recueillement, apaisé, de l’action à la méditation ; mais, entre ces deux mondes, la porte d’entrée de la chapelle est modeste, basse et étroite comme pour marquer la fragilité de la cloison qui les sépare, pour souligner, qu’en fait, ces deux mondes n’en font qu’un, porte discrète, comme une porte de maison, d’appartement, pour inciter peut-être le visiteur hésitant à entrer ici, chez lui, pour rentrer chez lui, en lui…

La chapelle du XVIIIe siècle       Elle est beaucoup plus petite. Le retable, dont l’ensemble des boiseries a pu être conservé, est constitué par une partie centrale, deux retours latéraux de biais et deux autres retours incluant les portes d’accès : un tableau, la Sainte Famille, occupe la partie centrale du retable au-dessus du maître-autel qui, lui n’existe plus, deux autres tableaux sur les retours latéraux et deux statues situées au-dessus des portes, l’ensemble des boiseries étant de couleur claire, ornées de légers décors de couleur or. Ce sont surtout les deux statues qui méritent l’attention : un Christ aux outrages et une Vierge de déploration toutes deux en bois polychromé et doré. Le Christ est représenté assis, les mains liées, les yeux mis clos, nez pincé et lèvres entrouvertes comme en reprise de souffle, pommettes saillantes, portant une courte barbe et des cheveux mi-longs retombant sur ses épaules, drapé dans un manteau doré ; il se dégage du corps une certaine élégance ainsi qu’une réelle force physique tandis que le visage semble marqué par la fatigue. Au-dessus de l’autre porte, en pendant, la statue de la Vierge : drapée dans un manteau doré, la tête couverte par un long voile qui retombe en plis élégants, les mains croisées sur la poitrine, le visage levé vers le ciel, yeux mi-clos et pommettes saillantes elle aussi. Les deux sculptures semblent être de la même main, les visages présentant effectivement des caractéristiques identiques. Mais, il est difficile, voire impossible, de percer le secret de ces deux visages, de savoir quels sentiments le sculpteur a voulu leur faire porter : douleur, souffrance, lassitude, prière, interrogation, inquiétude… ? On peut aussi souligner le curieux rapprochement qui prévaut dans cet ensemble : les deux statues qui s’inscrivent dans le cycle du drame de la Passion encadrant le tableau d’une Sainte Famille au bonheur tranquille et souriant. Hasard ou volonté de construire une mise en scène, d’adresser au visiteur et au fidèle un message sur la fragilité de la vie ? La question restera une fois de plus sans réponse !

 

L’apothicairerie

C’est la Révolution qui a organisé la pharmacie et sa pratique en France et remplacé le nom d’apothicaire par celui de pharmacien. Dans les hôpitaux, les médecins et les chirurgiens étaient des hommes mais les infirmières étaient des religieuses ; et c’est elles qui tenaient aussi l’apothicairerie. Ces apothicaireries, qui étaient en fait les pharmacies des hôpitaux, avaient en commun l’utilisation de remèdes à base de plantes et d’animaux et si l’on excepte quelques préparations très locales, les poudres, drogues et pilules concoctées étaient les mêmes dans les hôpitaux. Elles étaient conservées dans des pots spécifiques en fonction de la consistance des remèdes :

  • les albarelli ou pots canon étaient employés pour la conservation de préparations solides ou pâteuses comme les baumes, les onguents ou les emplâtres.
  • les piluliers, petits pots canon, étaient utilisés pour la conservation de pilules et de poudres.
  • symbole de la profession d'apothicaire, la chevrette était destinée à conserver des sirops, des huiles et diverses préparations liquides. La ressemblance de son bec verseur avec la corne du chevreau lui donne ce nom de chevrette.

L’apothicairerie de l’hôpital de Pontarlier

Elle comprend trois pièces :

  1. une salle d’accueil avec des vitrines contenant des pots, des flacons et des fioles.
  2. une pièce intermédiaire pour les préparations ; ce laboratoire est équipé d’un évier.
  3. L’apothicairerie proprement dite : c’est ici qu’étaient conservés les ingrédients nécessaires à la fabrication des onguents, pilules et autres élixirs. C’est une pièce assez grande meublée d’étagères en bois du XVIIIe siècle (la partie basse est en chêne et la partie supérieure en sapin) avec des pilastres en faux-marbre et des chapiteaux antiques décorés, des niches et une galerie à colonnes à balustres.

Une centaine de tiroirs à couvercle en bois (les tiroirs-coffres) servaient à la conservation des plantes médicinales. Le nom des produits conservés est inscrit sur chaque tiroir.

Les pots sont rangés dans les niches : ces pots datent du XVIIIe siècle mais il y a eu des réassortiments à diverses époques (entre autres au XIXe siècle) pour remplacer les pièces détruites à la suite d’incendies ou dispersées et disparues pendant la Révolution.   

Sur les étagères : des mortiers en bronze, en marbre, des récipients divers en cuivre ou en terre, divers ustensiles en étain, des pots en bois…du matériel utilisé pour la fabrication des remèdes.

Les pots

Les pots en faïence stannifère1 du XVIIIe siècle

Ils sont sans doute de fabrication franc-comtoise avec une influence nivernaise, les faînceries comtoises étant d’origine nivernaise. Ils sont de deux types : les pots canons et les pots cylindriques :

  • Les pots canons : décorés d’une couronne de branches feuillues en camaïeu bleu avec des rosettes jaunes et un nœud (ou seulement de la couronne) délimitant l’emplacement pour le nom du médicament.
  • Les pots cylindriques : décorés de deux palmes vertes et d’une pensée bicolore jaune et violet reliées par un nœud ocre avec trois liserés rouge, l’ensemble délimitant l’emplacement pour le nom du médicament.

Les pots en faïence fine (début XIXe siècle)

  • Ils sont en forme d’urne. Ils ont remplacés de nombreuses pièces détruites et sont décorés de deux branches de laurier nouées délimitant l’emplacement pour le nom du médicament. Ils ont été fabriqués peut-être à la faïencerie de Migette (proche de Nans-Sous-Sainte-Anne) ou à celle de Nans-Sous-Sainte-Anne.

Les pots en porcelaine2 (XIXe siècle)

  • Ils sont cylindriques à couvercles en forme de chapeau chinois et décoré de deux branches de laurier stylisées réunies par un nœud bordant un écusson dans lequel est inscrit le nom du médicament.

Au XIXe siècle la faïence était progressivement remplacée par la porcelaine plus légère, plus résistante et plus imperméable.

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-1- La faïence[] est une terre cuite à base d'argile. Il en existe deux types : la faïence stannifère, recouverte d'une glaçure stannifère (à base d'étain) opaque appelée engobe, qui masque totalement la pâte avec laquelle elle a été façonnée et lui donne son aspect caractéristique blanc et brillant, et la faïence fine, dont la pâte blanche ou légèrement ivoire, précuite puis décorée, est recouverte d'une glaçure plombifère (à base de plomb) transparente.

-2- La porcelaine est une céramique fine et translucide produite à partir du kaolin par cuisson à plus de 1 200 °C. Elle est majoritairement utilisée dans les arts de la table.

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